Mathias ENARD - « La Perfection du tir », Editions Actes Sud, 2003, 181pJe découvre cet auteur avec son roman, « La perfection du tir ».
En dépit de son écriture fluide et parfois poétique, ce livre ne se lit pas si facilement car les thèmes et les situations, d'une violence extrême, sont abordés par l'auteur d'une manière assez détachée.
En première approche, ce roman raconte le quotidien, sur une période de quelques mois, d'un jeune sniper qui continue à exercer son « métier »dans son temps libre, comme seul moyen de détente et de décontraction. Il n'y a aucun questionnement de sa part, mais cet aspect ne le rend pourtant pas détestable car en tant que lecteur, on subit une sorte de fusion avec le personnage principal.
Mais, en fin de compte, le vrai sujet de ce roman est une guerre civile dans un pays jamais nommé, mais qu'on pourrait reconnaître d'après les descriptions de l'auteur. Parler de guerre civile, c'est parler de la violence parfois gratuite, des bavures et des viols, mais aussi d'une transformation de l'être humain qui semble s'adapter pour survivre. Nos jugements ne peuvent plus se baser sur les critères habituels car le mal prend une autre dimension.
« La perfection du tir » est ce qu'on appelle habituellement un livre bouleversant, mais que je regrette d'avoir lu car il parle en grande partie de sujets qui me dérangent. Mon problème est qu'une fois commencé ce livre, je n'ai pas pu le lâcher.
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