« Tancrède, une
uchronie » par Ugo Bellagamba, Ed Gallimard-Folio SF, 2009,
374p
« Tancrède »,
livre en deux parties, retrace dans un premier temps les
évènements de la première croisade, au XIe siècle. Dans cette première partie,
les questionnements de Tancrède sont assez timides, le personnage se
faisant remarquer surtout par ses lamentations spirituelles et ses convictions religieuses. La description du personnage est accompagnée par des images d'une cruauté assez bouleversante,
celles de la guerre et du massacre.
Dans la seconde partie,
nous entrons plus dans les intrigues politiques, dans un contexte
démantelé et fragmenté, dans les prises de positions...et dans
l'uchronie (mais ce moment n'a pas d'importance au niveau d'un récit
de fiction!). C'est lors de cette
partie que j'ai eu l'impression de percevoir une petite faute de goût de la part de l'auteur qui tombe un peu dans une histoire classique, mais il se rattrapera pleinement à la fin du livre et dans sa Postface.
L'écriture de l'auteur
est assez froide, rendant les personnages assez distants et
lointains, mais cela donne aussi une sensation d'universalité au
texte et à l'histoire. C'est en fait un beau livre, un livre
touchant voire troublant, à condition, selon moi, de faire partie
des catégories ciblées, car par ses thématiques et son traitement,
« Tancrède » est en fait un livre assez orienté et
ciblant, qui ne conviendra pas à tout lecteur.
Et pour encore mieux
décrire ce livre, je vais finir par une phrase de l'auteur :
« La toile de fond
historique de « Tancrède », au maillage serré, n'est
que le support d'une aventure humaine : celle de la prise de
position, d'abord psychologique, puis en actes, de l'individu par
rapport à un contexte de crise donné, à sa culture d'origine, et à
celle que ses choix le portent à découvrir. » dans Postface,
p357.

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